80ème anniversaire du Grand Retour 39-45


12 septembre 2025

| A la Une |

80ème anniversaire du « grand retour 39/45 »

25 septembre 2025 – Grotte de la Pêcherie – Saint Lézin

Il y a 80 ans presque jour pour jour, le 27 septembre 1945, le curé de l’époque à St Lézin Joseph BOUCHAUD, et l’ensemble des prisonniers et déportés de la guerre 1939-1945 invitaient les paroissiens et l’ensemble de la population à se rassembler à la grotte de la pêcherie pour un hommage à la vierge.

Rappelons-nous, six ans plus tôt, l’Allemagne envahit la Pologne, ce qui à terme déclenche la 2ème guerre mondiale. La France craignait ce conflit et avait mobilisé et rappelé un grand nombre de soldats, 38 reviennent rapidement…
Les soldats vont entrer dans ce qui sera appelée « la drôle de guerre » ; chaque armée s’observait sans vrai bataille…. 
Mais le 10 mai 1940, l’armée allemande attaque à la fois la Belgique, la Hollande et lance une offensive dans les Ardennes à l’est de la France.
C’est au cours de ces combats que des soldats furent prisonniers et dirigés vers des camps en Allemagne.  De ces camps, certains seront envoyés en Pologne, puis en Biélorussie ; le conflit s’était étendu avec les Russes.
Après les 1ers combats, pour certains soldats, c’était la débandade, des régiments avaient été dispersés, des soldats étaient livrés à eux-mêmes. Certains rentreront chez eux pour tous les moyens possibles et imaginables.
C’est le grand flou, l’armée anglaise engagée en France se replie et la chute de Paris sont à l’origine de la signature de l’armistice du 22 juin 1940 entre le général Pétain et l’Allemagne.
Les combats cessent en France, mais c’est une période difficile entre la population, les résistants, les collabos…
Dans les familles, les fermes, les commerces, le travail, l’éducation et tout le reste reposent sur les femmes qui se sentent très seules et éprouvées.
A partir de 1941, les premiers soldats font leur retour en fonction du lieu où ils étaient retenus, en fonction aussi de leur charge de famille et petit à petit presque tous sont rentrés… Le 6 juin 1944, c’est le débarquement en Normandie. L’espoir renaît.
Il faudra attendre le 30 août 1944 pour que tous les Allemands présents sur le territoire de St Lézin partent définitivement.
A St Lézin comme ailleurs c’est la joie, mais une joie mêlée de grande inquiétude, tous les prisonniers ne sont pas rentrés. Après l’armistice signée, un nombre important rentrent dans leurs familles, mais il en manque toujours à l’appel… Où sont-ils ? le courrier ne fonctionne pas depuis de nombreux mois…. Il faudra attendre la toute fin août, le 30, pour voir les derniers prisonniers revenir à St Lézin. Ils étaient retenus en Biellorusse, avaient été libérés fin avril 1945 par les Russes ; Début du retour, à pieds pendant 3 semaines, puis en train…. Il aura fallu à certains 4 mois ½ pour rentrer….

Dès le début du conflit en 1939, le curé Bouchaud écrivait : « …l’heure est grave, nos soldats comptent tans sur nos prières et nos sacrifices… » ; Une neuvaine est proposée : « chaque matin il y aura messe avec chapelet et bénédiction, dans la journée une heure de chapelet à la grotte de la Pêcherie et chaque soir prière à l’église »
En juin 1945 le curé Bouchaud écrivait : « les prisonniers ne reviennent pas aussi vite que nous voudrions ; Il y a des paroisses où l’on est certain qu’ils ne reviendront pas tous… Quant à nous, nous n’avons aucune raison de penser qu’ils ne reviendront pas tous… Gardons confiance, cette confiance je la puise surtout dans notre dévotion au Sacré Cœur » et à la Ste Vierge »
En septembre 1945, du Curé Joseph Bouchaud « Le retour de nos chers exilés. Cette fête du 27 septembre 1945 entre dans l’histoire de la paroisse. Jamais une procession ne fût plus belle, assistance plus nombreuse, recueillement plus religieux, allocution et sermon plus goûtés… Je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer avouait un homme pourtant point dévot…. Merci chers paroissiens d’avoir réalisé cette inoubliable fête de famille. Elle fût pour le pasteur une belle rose parmi les épines… »

En cet anniversaire, nous rappelons ce qu’ont vécu nos parents, nos grands-parents ou arrière-grandsparents, pour ne pas oublier tout ce qui a été donné par nos ancêtres pour que nous vivions libres et en paix, même si la paix n’est jamais acquise une fois pour toute ; la PAIX se construit jour après jour….