Je ne peux témoigner des JMJ sans témoigner de Lourdes.
Début juillet, je suis partie en pèlerinage à Lourdes avec les jeunes confirmands du doyenné du Layon. Je suis arrivée à Lourdes après une année scolaire terminée par l’obtention de mon baccalauréat « ras les pâquerettes ». Je pars à Lourdes avec le désir d’obtenir des réponses pour mon orientation. Je souhaite prendre une année de pause. Je ne me sens pas prête pour une année d’université.
Pendant les premiers jours du pèlerinage, je me sens perdue, triste. Puis après le sacrement de réconciliation, je me sens prête à ouvrir mon cœur et à me laisser porter. J’ai eu le bonheur d’être au côté de quatre aînés (jeunes ayant reçu le sacrement de confirmation l’année passée et vivant le pèlerinage pour la seconde fois) : Jehan, Augustin, Louise et Bertille. Ensembles, nous faisons la rencontre de « sœur sourire », une Clarisse de Lourdes qui nous a rappelle de vivre avec le sourire et de toujours voir le positif. À notre retour sur le camp, après cet échange, nous sommes hypnotisés.

Les JMJ sont depuis longtemps un rêve. Les parents en parlent et ont vécu les JMJ de Paris, Rome et Toronto. En 2016, l’hymne « Heureux les cœurs miséricordieux » tourne en boucle à la maison. C’est un rassemblement de milliers de jeunes présents pour Dieu, pour dire leur foi au monde !
Nous commençons à parler sérieusement des JMJ en décembre 2022. Nous nous rencontrons entre jeunes du diocèse d’Angers. Nous prenons connaissance des différentes formules. Je choisis de partir les deux semaines et demi. Impossible de rater quelques choses. Avec le groupe du layon, nous organisons des rencontres et des ventes de jus de pommes pour diminuer le coût financier de notre voyage. J’ai aimé créer les flyers qui présentent notre démarche.
Le 24 juillet, je pars avec le sourire et en me laissant porter, toujours perdue pour mon orientation à venir mais confiante. Il y a à mes côtés Anne Claire, LEME sur la paroisse de Chemillé et animatrice en pastoral au Collège Lycée Notre Dame La Salle. Pendant l’année scolaire, avec Perrine, Anaëlle et Lucas, le mardi, nous accompagnons les sixièmes au kt et à la culture chrétienne et le vendredi, nous parlons, nous rions, nous nous confions autour d’un café. Il y a aussi Salomé qui part. C’est une amie de mes années collèges, que j’ai perdue puis retrouvée grâce au pèlerinage à Lourdes en 2021. Toutes les deux me connaissent et savent mes inquiétudes.
La première semaine des JMJ se déroule à Abrantes. Nous découvrons le Portugal, les traditions, les paysages, la chaleur, la nourriture et les habitants. Ces derniers sont d’une grande gentillesse. L ´accueil de Clara et João en est un témoignage. Ils nous laissent leur chambre, nous régalent au petit déjeuner, prennent le temps de nous écouter et d’échanger avec nous. J’ai aimé la semaine rythmée par la prière du matin, la messe et des dizaines de chapelet. La deuxième semaine passe très vite. Je retiens la découverte de la statue du christ roi, les échanges avec les jeunes des autres pays, la soirée passée avec Salomé dans les rue de Lisbonne pleines de musique, de joie, de sourires, de confidences. Et le temps d’adoration avec le pape où 1,5 millions de jeunes font le plus beau des silences.

Au retour de cette expérience forte, émouvante, amicale, je me laisse quatre jours de fête puis une semaine, pour chercher une famille espagnole prête à m’accueillir pour dix mois en tant que jeune fille au pair. Jusqu’à lourdes 2024 évidemment. Le lundi 14 août, je rédige au brouillon un message pour le site internet « aupairword » qui met en lien des jeunes voulant partir au pair à l’étranger et des familles. J’envoie le message le mardi matin. Le mardi midi, je commence à parler à Tavi, marié à Almudena, parents de Guim (7ans) et Elba (12 ans). Le mardi soir, nous faisons connaissance en appel vidéo et le mercredi soir, le billet d’avion Nantes-Barcelone est réservé.
Ça fait une semaine que je suis à Les Roquetes Del Garraf. Tavi et Almudena ont repris le travaillent. Je passe mes journées avec les enfants. Ils étudient tous les deux dans une école française. Ils parlent le français comme ils respirent. Avec eux, je dois parler français. Guim est un garçon adorable. Cette semaine, tous les deux, nous avons bricolé, fait des gâteux, profité de la piscine, de la forêt et de la mer. Elba est une grande fille sympathique qui est très autonome, nous parlons beaucoup. C’est une « mademoiselle potins ». Mon niveau d’espagnol est tout petit. Je suis inscrite à des cours d’espagnol deux matins par semaine à partir du 4 septembre.
Je réalise que je n’irais plus au lycée. Aujourd’hui, je me sens à ma place, confiante. J’ai trouvé ma voie. Je compte vivre ces dix mois à fond. Remplis de rencontres, de rires, d’expériences et de prières.