Témoignage JMJ Lisboa 2023

Je prends la route avec mes parents le 24 juillet dans l’après-midi. Nous quittons ma tante chez qui j’ai passé quelques jours pour rejoindre le bus du diocèse dans un petit village en Espagne où nous passerons la nuit. Nous sommes trois à partir, mes deux petits frères et moi. L’ambiance est à la fête, nous sommes très heureux de partir à l’aventure. Vers 21h nous retrouvons tous nos camarades pour notre première nuit dans un gymnase. Nous sommes tous fatigués de la route, heureux de nous retrouver et curieux de voir ce qui nous attend. Je pars le cœur gros, j’ai en effet eu quelques soucis de santé qui ne m’ont pas permis de partir à Lourdes cette année et les angoisses se font de plus en plus fortes. Je mise beaucoup sur ces JMJ et défi un peu le Seigneur en lui demandant de me donner des signes. J’espère surtout trouver la paix et des réponses à mes questions. Je suis fatiguée mais heureuse d’avoir pu partir quand même, ce qui n’était pas vraiment gagné. Me voilà donc en présence de mes amis, avec mon gros sac sur le dos et pleins de questions en tête.
Après une bonne nuit de sommeil, nous reprenons la route direction Pego, une petite ville dans laquelle nous serons accueillis en famille pendant cette première semaine. Nous avons tous été très touchés par l’accueil chaleureux réservé par les portugais. Beaucoup de joie et d’émotions. J’ai pris la pleine conscience du sens de l’expression « la jeunesse, c’est l’espoir ». Nous remplissions à nous seuls leurs toute petite église et les plus anciens étaient aux anges d’accueillir autant de jeunes. J’ai moi-même été très émue du beau message qu’il m’était donné de porter. Ce beau message qui témoigne de l’universalité de l’Eglise et de la fraternité malgré les frontières. Cette première semaine est axée autour de visites, rencontres, découverte de beaux lieux et plats locaux. Nous avons pu aussi découvrir le sanctuaire de Fatima ainsi que l’histoire de cette apparition mariale qui m’a tout particulièrement touché. Après une semaine bien chargée, nous avons repris le bus après quelques embrassades et larmes d’au revoir.

Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour les regrets car nous sommes vite arrivés à Lisbonne où nous avons été accueillis dans une école. Nous avons découvert les douches froides, le peu d’espace, le grand nombre de colocataires. Toutes ces petites pierres qui peuvent faire qu’en plus de la fatigue, le voyage ne se passe pas aussi bien qu’on l’aurait imaginé. Seulement voilà, il faut parfois savoir s’abandonner, chose pas tellement facile. Et c’est une fois installés que nous découvrons la joie pure de la rencontre, or du temps, or des règles de conforts. Toutes les petites choses qui nous servent à paraître et qui pars l’être comme le maquillage, les beaux habits, la sensation de propreté ont sauté. Et avec elles toutes mes barrières et mes peurs qui entravent la relation aussi.
Cette semaine a été très remplie entre bus bondés et longue file d’attente, difficile de faire tout ce qui nous aurait plu. Nous avons donc choisis de nous laisser porter sans courir. Et c’est ainsi que j’ai fait une rencontre extraordinaire. J’étais avec des amis à la recherche d’une église dans le centre de Lisbonne où nous avions vu qu’une adoration avait lieu. Mais nous nous sommes trompés et sommes entrées dans une autre église où se déroulait un topo des franciscains sur les douleurs et leurs acceptations. Les mots du prêtre m’ont fait beaucoup de bien et m’ont permis de me remettre en marche. Nous avons aussi eu la joie
d’assister à des spectacles, une aprèm de louange et à de superbes rencontres au détours des arrêts de métro. La deuxième semaine est elle aussi passée très vite.
Nous sommes vite arrivés au week-end avec le pape. Nous avions déjà eu l’occasion de le voir de très près lors de son arrivée à Lisbonne en début de semaine. J’avais d’ailleurs été très émue de le voir. De voir tout ce qu’il incarnait, la puissance aussi de notre foi à tous. Pour vivre ce temps fort phare des JMJ, nous avons repris nos bagages et avons pris la route sous une chaleur assomante. Nous avons mis bien 3h30 avant d’arriver à l’endroit où nous allions dormir. Et la vigile avec le pape a débuté, avec une adoration dans un silence tellement habité que j’en suis encore touchée aujourd’hui. Le lendemain, le réveil a été difficile avec le Padre Guilherme qui nous a mixé le meilleur morceau que j’ai entendu. Il était temps de dire au revoir au Taj pour retrouver nos transports.
Nous revoilà à nouveau dans le bus direction Saint-Vincent de Paul où nous avons été accueillis par la communauté résidant sur place. Le temps, le silence, les échanges ont été très riches pour tous. Après ce tourbillon de bruit, de monde, nous nous retrouvions presque seuls (seulement une petite centaine). Nous avons savouré ces moments de relecture, à notre rythme. On a discuté, chanté, écouté, fait silence, dansé aussi. Mais personnellement j’ai surtout rencontré une nouvelle fois le Seigneur, dans tous ces visages, tous ces souvenirs.
Le retour à la maison a été, je l’avoue, difficile pour moi. Mais l’aventure des JMJ ne s’est pas arrêtée là pour moi. J’ai ensuite eu la chance de participer au rassemblement Together le week-end 30 septembre à Rome. Effectivement, le pape François appelait des ambassadeurs des diocèses à le rejoindre pour ce temps fort oecuménique. Nous sommes donc partis à 4 pour représenter le diocèse d’Angers. Un prolongement des JMJ et un voyage extraordinaire. J’ai pu mesurer toute la force de l’aventure missionnaire, la force de la rencontre également. Ainsi que la joie de faire confiance et de dire « oui ». Car finalement c’est cela que nous sommes appelé à faire, dire « oui » sans vraiment savoir où cela peut nous mener. Après ce rassemblement, un nouveau souffle me porte et me transporte dans mes projets.
En relecture de cette aventure je remercie le Seigneur de m’avoir appris à dire « oui » sans connaître ni la route ni les rencontres. Ce nouveau fonctionnement me guidera tout au long de ma vie. Si je dois dire quelque chose, une seule phrase à vous qui me lisez la voici : Faites confiance au Seigneur, lui seul connaît les réponses dont vous avez besoin.
Belle route à vous,
Marion